Prévenir la radicalisation chez les jeunes
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Une équipe mobile de prévention de la radicalisation est sur le terrain depuis 2016 à la Maison des adolescents, à Caen. Elle travaille avec la préfecture.
Pourquoi ? Comment ?
Qu’a mis en place la Maison des adolescents pour prévenir la radicalisation ?
La Maison des adolescents a mis en place, dès février 2016, une équipe mobile de prévention de la radicalisation. « Elle est composée d’une psychologue de la Maison des adolescents et d’un psychologue à l’Ecole des parents et des éducateurs », rappelle Patrick Genvresse, directeur de la Maison des adolescents de Caen.
Comment travaille cette équipe mobile ?
L’équipe travaille avec la préfecture qu’elle rencontre chaque mois : « C’est comme cela et viale numéro vert, que nous avons connaissance des personnes qui pourraient dériver vers la radicalisation », précise la psychologue de l’équipe mobile de prévention de la radicalisation.
L’équipe mobile se déplace ainsi à la rencontre de ces jeunes susceptibles de dériver : « Le but étant d’évaluer où ils en sont dans leurs relations familiales et scolaires et de travailler conjointement avec les parents et la scolarité. »
Quel est le profil de ces jeunes pouvant se radicaliser ?
L’équipe mobile constate que ce sont souvent des jeunes en manque de reconnaissance. « Ils ont besoin de se sentir utiles à une cause, d’être reconnus et valorisés par un adulte. »Mais aussi de se forger une identité, une place : « Ils sont souvent en mal d’affection, d’identité. Ils sont confrontés à des difficultés scolaires. Ils ont aussi besoin d’appartenir à une équipe », détaille la psychologue de la Maison des adolescents.
Y a-t-il un profil type du jeune prêt à se radicaliser ?
L’équipe mobile rencontre tous les profils : « On retrouve des étudiants en bac S, des jeunes de 10 ans. Le plus âgé avait 27, 28 ans ». Mais la plupart ont 16-17 ans. Et il y a autant de filles que de garçons. « En 2016, nous avons traité 22 situations et 19 en 2017 ».
L’équipe intervient elle en classe ?
L’équipe est intervenue dans deux classes : une de seconde et une classe de première. Une fois pour une jeune fille qui se comportait un peu en leader, suivie par quatre à cinq autres jeunes filles. « Elles revendiquaient des choses auprès des enseignants sur comment les jeunes filles devaient se comporter et s’alimenter. » Une autre fois avec un jeune homme qui édictait à d’autres jeunes des règles de conduite. « On a noté à chaque fois une absence de repères sur la laïcité et la République. »
Comment l’équipe travaille avec les jeunes ?
« Nous échangeons avec l’environnement du jeune. Nous réfléchissons avec eux sur ce que le jeune vient chercher dans ces groupes radicaux » et à ce qui peut être mis en place pour combler cela. « Il est aussi important de voir comment les valoriser. On a l’exemple de jeunes filles qui ont eu envie de se convertir pour être avec un homme et se faire une place de femme et d’adulte. »
À quoi faut-il faire attention ?
« Nous sommes méfiants envers certaines associations. Il y a des recruteurs qui savent très bien déstabiliser les jeunes. » En leur disant par exemple : « Ta mère ne t’a pas laissé sortir ? Elle ne te comprend pas alors que tu es quelqu’un de bien, viens avec nous ». La déstabilisation s’opère aussi en décrédibilisant l’entourage familial, amical et scolaire du jeune. « Il faut être attentif aux signes de décrochages scolaires, au repli sur soi, etc. »
Le Numéro vert : 0 800 005 696 permet à ceux qui s’inquiètent d’un possible embrigadement d’être écoutés, conseillés et orientés par des personnels formés.
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